Démission de Lecornu : vers une flambée des taux immobiliers ?

La récente démission éclair de Sébastien Lecornu, en poste seulement 27 jours comme Premier ministre, a provoqué une onde de choc politique… et financière. Selon Le Figaro, certains craignent désormais une flambée des taux de crédit immobilier. Pour les bailleurs, cela n’est pas une menace abstraite ; cela peut redistribuer les cartes de la rentabilité locative.

La situation aujourd’hui : des taux déjà sous pression

En octobre 2025, les taux moyen proposés en France sur les emprunts immobiliers étaient autour de 3,10 % pour 15 ans, 3,30 % pour 20 ans ou 3,50 % pour 25 ans.

Certains courtiers signalent qu’avec l’annonce politique, les OAT françaises à 10 ans sont remontées à 3,59 %, un niveau dont l’évolution est surveillée de près parce qu’il sert de référence de coût de la dette pour l’État.

Or, les taux immobiliers sont liés aux taux de marché (obligataires) + une prime bancaire + le coût du risque crédit. Si l’instabilité politique perdure ou si l’État devra emprunter à des taux plus élevés, les banques pourraient répercuter ce surcoût sur les emprunteurs. Plusieurs experts prévoient un ajustement, même s’il pourrait être progressif.

Quel impact pour un bailleur déjà en place ?

Pour un bailleur ayant déjà un crédit en cours à taux fixe, l’impact immédiat sera limité — vous êtes protégé par votre taux. Le vrai défi concerne les projets neufs ou refinancements.

  1. Taux d’entrée plus élevés : un bien financé à 4,0 % au lieu de 3,0 % détériore mécaniquement la rentabilité nette.
  2. Effet sur le cashflow : si la mensualité grimpe, un cashflow positif peut basculer en négatif dans certaines zones.
  3. Pression à la hausse sur les loyers : les bailleurs seront tentés d’augmenter les loyers pour compenser le surcoût. Dans les marchés tendus, ça passera. Ailleurs, cela pourrait buter sur la solvabilité des locataires.
  4. Risque de décrochage patrimonial : dans les zones où la valeur immobilière ne monte pas ou pire, recule, la marge sur la plus-value est réduite.

Exemple illustratif

Supposons un bailleur qui achète un bien de 200 000 € avec 40 000 € d’apport et emprunte 160 000 € sur 15 ans. Au taux de 3 %, sa mensualité est de ~1 100 €/mois. Si les taux remontent à 4,25 %, la mensualité pourrait passer à ~1 300-1 350 €/mois (hypothèse illustrative).

Cette augmentation de 200 à 250 € mensuels pèse directement sur le cashflow ou oblige à relever le loyer, ce qui n’est pas toujours possible. Cela érode la marge sur l’investissement.

Ce qu’un bailleur peut anticiper

  • Bloquer des taux dès que possible : pour un projet futur, verrouiller le taux actuel peut être un atout majeur.
  • Allonger la durée d’emprunt : étaler la charge peut adoucir la hausse de mensualité, mais cela coûte en intérêts.
  • Prévoir des marges de sécurité : budgéter des scénarios pessimistes avec taux + charges + vacance.
  • Piloter activement la gestion locative : limiter les impayés, réduire les périodes vacantes, choisir des locataires de qualité.
  • Réévaluer fréquemment la stratégie patrimoniale : dans un contexte de taux hauts, certains bailleurs pourraient arbitrer (revendre, refinancer, repositionner leur portefeuille).

Une possible opportunité pour les bailleurs avisés

Si une remontée des taux peut sembler une mauvaise nouvelle, elle impose une discipline accrue. Ceux qui savent anticiper, optimiser les coûts de financement, et gérer le patrimoine locatif avec rigueur peuvent sortir du lot. Un bon outil de suivi (comme Rentilot) devient plus que jamais un allié : surveiller les flux, modéliser des scénarios, voir l’impact à 5, 10, 15 ans.

Depuis 2019, il construit et rénove son propre parc locatif, tout en concevant des solutions digitales pour simplifier la gestion. De cette double expérience est né Rentilot, une plateforme pensée par un bailleur pour des bailleurs, avec l’ambition de rendre la gestion locative et patrimoniale à la fois simple et efficace.